Ce que la première étoile au Michelin a changé pour ces chefs cuisiniers de Provence

Yuichiro et Mika Shimatani, de La Ciotat, en 2023 pour leur première étoile.

Yuichiro et Mika Shimatani, de La Ciotat, en 2023 pour leur première étoile.

Photo DR

Marseille

Quatre chefs étoiles provençaux racontent ce que le premier macaron au guide Michelin à changé dans leur vie.

Couleurs de Shimatani, La Ciotat

Le restaurant japonais Couleurs de Shimatani, à La Ciotat, a reçu une première étoile en 2023, distinguant le travail du chef Yuichiro Shimatani et de la pâtissière Mika Shimatani. Un petit restaurant (dix couverts), ouvert en novembre 2021 en mode livraison puis devenu gastro en juillet 2022, qui a tapé dans l’œil des inspecteurs du guide. "Il y a eu bien des changements pour nous. Beaucoup de réservations et de nombreuses demandes", souligne Mika Shimatani. Au quotidien, "on a la pression de satisfaire l’attente des clients qui viennent pour l’étoile. On essaye de faire toujours mieux et on a placé la barre haut". Obtenir une telle récompense dans le pays de la gastronomie a rendu "très fiers nos proches, qui ont tout de même été surpris parce que c’était rapide". Yuichiro et Mika Shimatani nous avaient également confié l’an passé avoir été "surpris par l’invitation à la cérémonie Michelin". Depuis un an, le resto affiche complet trois mois à l’avance (les réservations ne sont pas ouvertes au-delà) et le chef aimerait, "si on en a la chance", pouvoir accueillir plus de clients.

Signature, Marseille

Coline Faulquier s’est fait connaître du grand public en 2016 grâce à l’émission Top chef. En 2019, elle ouvre son restaurant Signature, rue du Rouet à Marseille et le Guide Michelin lui décerne sa première étoile en 2021. Elle voit principalement le changement dans "la reconnaissance de mes pairs, des chefs qui m’ont formée. Je leur ai montré qu’ils avaient pris du temps pour moi et que j’en ai fait quelque chose", confiait la cheffe. "L’étoile, en soi, elle ne change rien dans le quotidien. On vit les contraintes et les joies de nos maisons de la même façon. Mais au point de vue des clients, des fournisseurs, des salariés… on a plus de crédibilité." Et d’ajouter : "C’est surtout une immense fierté de se dire qu’on a choisi un métier pour lequel on est fait. Se dire qu’on porte haut les couleurs de la gastronomie française. Toutes les concessions qu’on a faites ne l’ont pas été en vain. Enfin, l’étoile c’est aussi une remise en question quotidienne qui fait beaucoup avancer sur soi et sur sa cuisine."

Le Mas Bottero, Saint-Cannat

Nicolas Bottero s’est installé à Saint-Cannat, près d’Aix, en 2017. En 2020, il décroche sa première étoile, à quelques semaines du confinement. Mais dès la réouverture, aux beaux jours, l’effet Michelin se fait sentir à fond : "Tout l’été, on s’est fait démonter ! L’étoile a amené chez nous toute une clientèle aixoise, notamment, qui ne venait pas avant." Toujours étoilé en 2024, "et même si l’effet de nouveauté ne fonctionne plus", la présence dans le guide rouge est un gage "de visibilité. Économiquement, ça fait une différence dans le temps".