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Trafic de drogue, sécurité à Marseille... ce qu'il faut retenir de la rencontre entre Darmanin et nos lecteurs

Gérald Darmanin a échangé avec quatre lecteurs de La Provence, dans nos locaux, vendredi 26 avril.

Gérald Darmanin a échangé avec quatre lecteurs de La Provence, dans nos locaux, vendredi 26 avril.

Photo David ROSSI

Marseille

En visite à Marseille ce vendredi, le ministre de l'Intérieur est venu à la rencontre de nos lecteurs dans les locaux de La Provence. Arrivée de la flamme olympique à Marseille, sécurité dans le centre-ville, lutte contre le trafic de drogue... il a répondu aux questions des habitants sur plusieurs thématiques.

Gérald Darmanin a rencontré quatre lecteurs de La Provence, dans nos locaux, ce vendredi 26 avril après-midi. En place depuis presque quatre ans, le ministre de l'Intérieur a multiplié les visites à Marseille depuis sa nomination. Et pour cause, avec 49 victimes de règlements de comptes à Marseille en 2023, la cité phocéenne est devenue un symbole des ravages du trafic de drogue : une lutte prioritaire pour le locataire de Beauvau.

Pendant 45 minutes, le ministre a échangé avec les habitants : une commerçante du centre-ville, une professeure d'histoire géographie du collège André Malraux (13e), un avocat pénaliste et le président du club de foot Vivaux Sauvagère, dans les quartiers Est de la ville. Le débat était animé par Nicolas Goyet et Aurélien Viers, directeur de la rédaction.

Sécurité dans le centre-ville, trafic de drogue, éducation... voici ce qu'il faut retenir du face aux lecteurs.

JO 2024 : "Pas de menace sur les jeux ou la flamme" à Marseille

"Qu'est-ce qui vous permet d'être confiant en termes de sécurité ?", a questionné le directeur de la rédaction de La Provence, Aurélien Viers, à propos de l'arrivée de la flamme olympique, le 8 mai, à bord du légendaire voilier Belem. "Nous avons mis des moyens exceptionnels", a rappelé le ministre de l'Intérieur.

Au total, près de 6000 policiers et gendarmes seront mobilisés. Des tireurs d'élite seront perchés sur les toits de la ville et le déminage complet de quelque 4 000 bateaux de plaisance a déjà commencé. Ceux qui participeront à la parade nautique seront également contrôlés. Des membres des forces de l'ordre en civil se déplaceront parmi les spectateurs le 8 mai, secondés par les militaires de la mission sentinelle et des drones aériens.

"Il n'y a pas de menace qui touche les jeux ou la flamme", a assuré Gérald Darmanin. "Évidemment, il faut rester humble", a-t-il précisé avant d'ajouter que "la première grande menace était la météo".

Trafic de drogues : les opérations "places nettes" vont continuer

Parmi les lecteurs, l'avocat pénaliste Alain Lhote s'est beaucoup intéressé à l'opération "Place nette XXL" pour lutter contre le narcotrafic, lancée en mars dernier depuis la cité de La Castellane à Marseille en présence du président de la République, du ministre de l'Intérieur et du ministre de la Justice. Cinq semaines après le début de l'opération, Gérald Darmanin a pu dresser un premier bilan.

Le ministre a d'abord répété son objectif de "supprimer les points de deals dans les Bouches-du-Rhône", qui selon lui, ont déjà été "divisés par deux à Marseille" et totalement éradiqué à la cité de La Paternelle.

"Depuis le 1er janvier, deux tonnes de cannabis ont été saisies en moins de quatre mois. 486 personnes ont été placées en garde à vue, et plus de la moitié d'entre elles ont une réponse pénale", a-t-il assuré. "On doit continuer car la drogue est une tumeur cancéreuse. Ce que nous faisons, c'est de la chimiothérapie et des fois, il faut revenir". Les opérations places nettes vont continuer, a-t-il promis. "La Castellane connaîtra encore une présence des policiers 24h sur 24 tant qu'il y aura des réseaux."

Si l'annonce avait déjà été faite par le passé, le ministre de l'Intérieur a rappelé qu'il y aurait "plus de 500 policiers de façon pérenne à Marseille grâce à l'arrivée de 100 policiers supplémentaires cette année".

Sécurité à l'école : "une responsabilité de la société tout entière"

Après plusieurs affaires de violences entre jeunes en France ces dernières semaines, l'inquiétude monte dans les établissements scolaires. Professeure d’histoire géographie au collège André Malraux, dans le 13e à Marseille, une des lectrices est revenue sur un épisode de violence au sein de son établissement au début de l'année et se demande comment assurer la sécurité de ses élèves ?

"C'est une responsabilité de la société tout entière", lui a répondu le ministre. "Il y a des parents défaillants et dépassés, notamment les mères qui élèvent seules des enfants". Selon lui, la réponse est dans l'accompagnement. Il a salué l'initiative du premier Ministre qui a visité cette semaine, à Nice, le premier internat "de rupture" à accueillir des jeunes en stage pendant les vacances de Printemps.

Pour répondre à la violence entre jeunes et au sentiment d'insécurité à l'école, Gérald Darmanin entend "multiplier ces centres, le nombre d'éducateurs et mettre en place une sanction qui est l'exclusion du logement social de la fratrie".

Le couvre-feu instauré dans certaines communes comme aux Pennes-Mirabeau apparaît pour lui comme une mesure "de bon sens".

Sécurité en centre-ville : 100 policiers supplémentaires à Marseille

Commerçante depuis 25 à Marseille, Marie Bagnoli a été très marquée par les émeutes du mois de juillet à Marseille. "J'ai vu des magasins se faire vider pendant de longues minutes, relate-t-elle. C’est très difficile pour les commerçants d’entendre qu’il va y avoir 6 000 policiers pour la flamme et pas pour arrêter les boutiques cassées pendant les émeutes."

Le locataire de Beauvau a salué l'intervention et le courage des forces de l'ordre lors des émeutes en juillet à Marseille, comme ailleurs. "Ma conviction, c'est qu'il faut davantage d'autorité et de force", a concédé le ministre. "Je ne suis pas le seul à pouvoir agir, il faut tous qu'on soit beaucoup plus fermes". "Nous sommes un continent un peu malade qui a besoin de plus d'autorité."

Le ministre a insisté sur l'arrivée avec de 100 policiers supplémentaires à Marseille pour les Jeux, "un effort considérable" pour la ville. Il a aussi rappelé à notre lectrice qu'en cas de problèmes, il sera bientôt possible, dès cet été, "de porter plainte depuis le téléphone". "On peut toujours faire davantage (en matière de sécurité ndlr). Entre la gare Saint-Charles et jusqu'à la Canebière, il y a plus de policiers, mais on peut encore en rajouter."