Marseille : à la Joliette, ces faux pétales roses qui finissent dans la mer... et qui font polémique
Le long du boulevard Jacques-Saadé, au bord de la mer et à deux jours du passage de la flamme, ces fausses fleurs accrochées dans les arbres sont pointées du doigt.
Photo Gilles BADER
Marseille
Le long du boulevard Jacques-Saadé (2e), à Marseille, les fausses fleurs roses dans les branches des pins et des acacias alignés devant les devantures par l’Association des commerçants des Voûtes de la Major suscitent l’incompréhension. Car dans cette zone où le vent souffle fort, les fleurs finissent au sol... ou dans la mer.
"Pourquoi décorer les arbres avec des fleurs artificielles ? On en retrouve déjà sur les trottoirs et sur la chaussée", peste Éric Akopian, le créateur de Clean my Calanques, association qui milite pour la préservation de l’environnement en organisant notamment des collectes de déchets.
Dans une vidéo postée sur Instagram vendredi, le Marseillais pointe du doigt les pétales portés par le vent… jusque dans la mer. Depuis, les réactions s’enchaînent.
"Très honnêtement, nous ne nous attendions pas à ce genre de réactions. D’autant que l’an dernier, les fleurs étaient aussi présentes et que cela n’a gêné personne… Au contraire, tout le monde venait prendre la pose sous les arbres", souffle la porte-parole des commerçants, Sandra Chalinet.
Pas de lien donc, avec le parcours de la flamme olympique qui empruntera jeudi le boulevard Jacques-Saadé avant de rejoindre le parc Font Obscure. Mais une "installation éphémère pour la saison estivale", "une animation pour égayer les abords des commerces", rétorque la représentante des commerçants, qui insiste sur le geste "artistique design": "Nous faisons appel à un prestataire qui utilise des fleurs en rayonne, issues donc de matières naturelles, fixées par des serre-câbles polypro sur les arbres. Tout est recyclé, même les supports éclairages. La demande de dossier a été validée par les services de la Ville, comme d’habitude…"
"Quand un poisson aura une fleur dans la gorge..."
Mais du côté de Clean my Calanques, on reste sceptique sur "le geste artistique" et ses conséquences sur l’environnement. Le post Instagram a, depuis lundi, été remplacé. "Ce n’est pas du plastique mais de la rayonne, d’accord. Nous allons rectifier", concède Éric Akopian.
Ce dérivé de la viscose, fabriqué à partir de fibres naturelles, ne rassure pas pour autant le militant. "Il reste tous les procédés chimiques de coloration. Et puis au final, ces fleurs vont toutes s’envoler et finir dans la mer. Et quand un poisson en aura une dans la gorge, il se moquera bien de savoir si c’est du plastique ou de la rayonne…" De son côté, la Ville confirme que "cette initiative répond à un cahier des charges respectueux des critères environnementaux portés par la municipalité".
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