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"On se prépare à tout type de scénario" : pour l'arrivée de la flamme olympique, Marseille sous très haute surveillance

Une patrouille du dispositif Sentinelle, hier, à Notre-Dame de la Garde. Le secteur sera très sécurisé, jeudi 9 mai, pour le départ du Relais.

Une patrouille du dispositif Sentinelle, hier, à Notre-Dame de la Garde. Le secteur sera très sécurisé, jeudi 9 mai, pour le départ du Relais.

Franck PENNANT

Marseille

Effectifs massivement renforcés, préparation intensive : l’arrivée de la flamme olympique mercredi 8 mai et son parcours à Marseille, jeudi, vont se dérouler sous très haute surveillance. Gros plan sur le dispositif Sentinelle et le convoi du relais.

L’ordinaire avant l’exception. Le calme avant la frénésie. Ce mercredi 8 mai, Marseille se prendra de passion pour la flamme olympique attendue, en début de soirée, sur les quais du Vieux-Port. La foule des événements mémorables investira l’endroit. Elle ne quittera pas la ville sans avoir revu cette même torche, jeudi 9 mai, sur le parcours du relais, un trajet durant lequel des dizaines de personnes, anonymes ou publiques, se transmettront le flambeau, d’un arrondissement à l’autre.

En mer, la flamme, embarquée à bord du Belem, approche. À terre, la sécurité se renforce très sensiblement. Entre autres points, l’impressionnant dispositif implique naturellement l’opération Sentinelle. Durant la séquence olympique des deux prochains jours, les effectifs seront un peu plus densifiés.

"Rester imprévisibles et réactifs"

Mais lundi, l’heure était encore à un schéma assez commun, c’est-à-dire à une configuration articulée autour de patrouilles composées de six éléments chacune. "Face au spectre des menaces, antiterroristes plus précisément, on se prépare à tout type de scénario, rappelle le capitaine Matthieu, soulignant ici la mission première d’un groupe Sentinelle. Le maître-mot de cette mise en œuvre, c’est de rester imprévisibles et réactifs." Des caractéristiques essentielles en temps habituel. Davantage encore au cœur de cette semaine.

" À tout moment, on peut basculer dans une zone particulière, continue de décrire le capitaine. De toute façon, on fait en sorte qu’il n’y ait pas de routine." Horaires, itinéraires… Chaque jour, le changement est une règle. La liste des lieux à protéger, en revanche, ne varie pas, elle. Dans le cadre d’une réquisition du ministère de l'Intérieur, pas moins de cent sites doivent figurer quotidiennement au cours de ces successives rondes de surveillance, en véhicule ou à pied. Parmi eux, Notre-Dame de la Garde, la gare Saint-Charles ou le Vieux-Port.

Les 8 et 9 mai, les hommes du plan Sentinelle patrouilleront, justement, sur les deux premiers lieux, en deuxième échelon et en appui des forces de sécurité intérieure positionnées au plus près des cérémonies olympiques, sur les quais, écrins du grand soir de la flamme, et le lendemain, au Vélodrome, où sera célébrée la clôture de la toute première étape du Relais de la flamme. Mais ces légionnaires seront notamment mobilisés, eux, tout autour de la Bonne Mère, au départ de cette longue itinérance tracée de part et d’autre de la ville. Pour la torche olympique, il s’agira d’une lumineuse étape. La première d’un périple de deux mois et demi, dans tout le pays. Alors, là aussi, tout doit être sécurisé avec la plus infime précision. Les derniers réglages avaient lieu, hier après-midi, à un peu moins de vingt kilomètres de Notre-Dame de la Garde, dans un camp militaire, justement, à Carpiagne.

Gendarmes et policiers ; véhiculés, motorisés ou à pied ; membres du GIGN, spécialistes de la lutte anti-drones… : composés de soixante éléments, les effectifs détachés à la protection du convoi de la flamme y répétaient leurs gammes. Une attaque terroriste, l’intrusion subite d’un individu au milieu du cortège, une manifestation ou un quelconque acte de malveillance, l’éventail des menaces est très étendu, car de par son exposition, le parcours de la torche est une véritable cible potentielle. Depuis samedi et jusqu’à ce mardi, les exercices de simulation s’enchaînent pour se préparer à toute éventualité.

Une flamme qui ne doit pas s’éteindre

Même la blessure d’un porteur de la flamme, lors de ses 200 mètres de relais, est un cas de figure qui a donné lieu à un plan spécifique. En plus de l’évacuation assurée par une équipe médicale, un service de protection serait, alors, instantanément déployé pour veiller sur le flambeau. "À aucun moment, celui-ci ne doit s’éteindre, insiste Camille Chaize, porte-parole du ministère de l’Intérieur, présente hier, à Carpiagne. Il est important de prendre en compte toutes les situations envisageables." En tous lieux.

"En coordination avec Paris-2024, les villes et les départements concernés, on a progressivement construit notre dispositif, en fonction des éléments du parcours qui étaient mis à notre connaissance et que nous validions ou pas, indique le commissaire de police Charles Barion, responsable des opérations de police nationale sur ce Relais de la flamme. Les personnels ont été recrutés en conséquence et on s’est adaptés en termes de logistique. Notre mode de fonctionnement a évolué par rapport aux menaces à endiguer et à la réalité des territoires traversés." Celle de Marseille a été étudiée dans ses moindres détails afin de répondre sans faute aux critères de la réussite. "Dans ce type d’opération, appuie le commissaire Barion, on se prépare au pire, mais on espère toujours le meilleur."