Flamme olympique : "Marseille comme première ville, ça a beaucoup de sens", assure Tony Estanguet

Le président du "Cojo" a pris le temps de répondre à quelques questions à Marseille, à J-2 avant l'arrivée de la flamme dans la Cité phocéenne.

Le président du "Cojo" a pris le temps de répondre à quelques questions à Marseille, à J-2 avant l'arrivée de la flamme dans la Cité phocéenne.

Photo Valérie VREL

Marseille

Ce mardi soir, le président du comité d'organisation des Jeux olympiques et paralympiques de Paris-2024 a redit son émotion d'être à Marseille, qui accueillera la flamme jeudi. Une grande fête qui lance 69 jours de relais de la flamme à travers le pays avant les JO (26 juillet - 11 août), voulus populaires mais qui restent sous la menace de la météo ou de revendications sociales.

La flamme va arriver ce jeudi à Marseille, quel sentiment vous habite aujourd’hui ?

Il y a beaucoup d’émotion d’être à Marseille, pour célébrer le retour des Jeux à la maison. De l’excitation, de l’envie. On est très heureux de commencer cette aventure ici. J’ai l’impression que le décompte prend une tournure particulière (la cérémonie d'ouverture aura lieu dans 80 jours), c’est vraiment parti, la flamme arrive chez nous en France. On attend ça depuis très longtemps, on est tellement heureux de mettre à l’honneur Marseille, ça représente très bien tout ce qu’on a envie de raconter et mettre à l’honneur pendant cette aventure les différents territoires qui font les Jeux, des athlètes, des personnalités engagées. Marseille comme première ville, ça a beaucoup de sens, c’est une ville de passion, de sport, de fête, c’est une ville olympique avec les épreuves de voile et dix matches de football.

A quoi doit-on s’attendre demain ?

Pour l’instant, le plan se déroule plutôt bien. Demain est une journée très importante pour Paris-2024, à l’image de ce projet. C’était audacieux au début de s’imaginer faire rentrer le Belem, ce voilier trois-mâts dans le Vieux-Port, on sait qu’on est dépendant de beaucoup de choses, dont les aléas climatiques. On veut remercier Marseille, qui s’est fortement mobilisé ces derniers mois pour que la fête soit belle, une implication très forte du tissu associatif, sportif, culturel. On aura des animations toute la journée, avec un finish qui s’annonce incroyable, spectaculaire.

L'arrivée de la flamme lance les célébrations et concrétise la proximité des épreuves sportives, dans moins de trois mois ?

C’est une étape importante à réussir. Forcément, ce n’est pas tous les jours qu’on accueille la flamme olympique dans notre pays, ce n’est pas une évidence non plus que tout se passe bien. On y a beaucoup travaillé. Il y a une collaboration forte entre le mouvement sportif, les acteurs publics locaux, pour faire en sorte que chaque journée mette à l’honneur un territoire et des personnalités. C’est dans cet état d’esprit qu’on va travailler chaque jour jusqu’aux Jeux.

Quel message voulez-vous faire passer aux Français, qui s’intéressent ou pas aux Jeux ?

C’est parti ! On accueille les Jeux dans notre pays, cent ans après. Il y a plein d’opportunités de vivre ces Jeux, 69 jours de passage du relais de la flamme dans 450 villes traversées par ce symbole. On est ravi de montrer cette France qui rayonne, qui enthousiasme, qui a en vie de célébrer le retour des Jeux. Demain, on pense que ce sera une belle fête. Profitez-en, car ça va passer vite.

Et les Jeux de Paris commencent à Marseille…

On est très fier, ça faisait beaucoup de sens de commencer ce relais de la flamme ici, c’est un territoire qui compte beaucoup dans le sport français, qui a accompagné la réussite des Jeux depuis le début. Marseille s’est battu pour avoir des compétitions olympiques, dès la phase de candidature. Et depuis, on bosse avec eux pour que ce soit de beaux Jeux. Il y aura un très bel héritage avec la marina. Il y a eu une énorme mobilisation des acteurs publics et sportifs ici. Tout le monde a bien bossé ces derniers mois.

Vous semblez soulagé de voir que le vent devrait faiblir demain, pour permettre l‘arrivée du Belem. Le Vieux-Port sera bouclé avec plus de 6000 forces de l’ordre. Avez-vous des craintes quant au bon déroulement de la journée tant attendue ?

Quand on fait de l’événementiel à l’extérieur, on sait tous qu’une partie de la réussite est liée à la météo, donc oui il y a un soulagement. J’ai regardé quelques fois les sites de météo sur la dernière semaine, plusieurs fois par jour. On aurait fait sous la pluie, évidemment mais on est plutôt content qu’il fasse beau. On a fait ce qu’il fallait pour que le reste se passe bien. Les forces de l’ordre font partie des Jeux ; depuis le début de ce projet, la sécurité est la première condition. Le dispositif de sécurité est important, mais à la mesure de l’ambition de ces Jeux. On attend beaucoup de monde, on a envie de que ça se passe bien.

Il y a une grève des éboueurs depuis quelques jours à Marseille. Avez-vous de l’appréhension quant au fait que les JO servent de caisse de résonance à des luttes sociales, géopolitiques, écologiques ?

J’ai plutôt une conviction : je suis à peu près sûr que ça va être le cas. Il faut l’accepter, calmement, sereinement, même si de temps en temps, on considère que ce n’est pas le lieu pour porter des revendications qui n’ont rien à voir avec les Jeux. On peut comprendre que certains soient tentés de le faire, de par la caisse de résonance que ça leur offre.

Il y a plutôt du fatalisme. Ça arrivera, ça fait partie de ce genre de grandes fêtes qui peuvent être perturbées. Il faut garder son sang froid et gérer les incidents au fur et à mesure qu’ils arrivent. Il va se passer des choses, et peut-être même demain. Je souhaite que collectivement on arrive à bien réagir, répondre, traiter, à continuer à avancer, à faire ce que nous maitrisons. Déjà, si on est bons sur ce qu’on maitrise, c’est important. Quand il se passe quelque chose, il faut être prêt dans l’instant à prendre les bonnes décisions, c’est aussi pour ça qu’on se teste régulièrement. On imagine des scénarios, il y aura sûrement des scénarios auxquels on n’aura pas pensé.