Nouvelle agression à l’Hôpital Nord à Marseille : deux infirmiers blessés

Hôpital Nord Marseille illustration

Des personnels soignants de l’Hôpital Nord ont encore été agressés par des patients.

Photo B.F.

L’agression s’est déroulée lundi 6 mais dans l'après-midi dans le service accueillant des patients-détenus atteints de pathologies psychiatriques aiguës.

Des personnels soignants de l’Hôpital Nord ont encore été agressés par des patients. Une nouvelle fois, c’est entre les murs de l’Unité hospitalière spécialement aménagée (UHSA) de niveau III que s’est déroulée la scène de violence. L’UHSA, est un service hospitalier psychiatrique qui dépend de l’Hôpital Nord. Il accueille des patients-détenus présentant des pathologies psychiatriques aiguës nécessitant une hospitalisation à temps complet et dessert 16 établissements pénitentiaires des régions PACA et Corse et des centres spécialisés.

En début d’après-midi lundi 6 mai, deux patients-détenus ont eu une violente altercation dans ce service qui leur permet de circuler librement pendant la journée. La rixe a nécessité l’intervention de trois personnels dont deux infirmiers pour les séparer et c’est en s’interposant que ces derniers ont reçu des coups suffisamment violents pour qu’ils soient conduits au service des Urgences afin d’y être soignés. La directrice des soins de l’Hôpital Nord s’est immédiatement rendue sur place et l’AP-HM indique que "les professionnels sont rentrés chez eux le soir même".

Des renforts et une prime demandés

Pas de quoi cependant répondre aux inquiétudes du syndicat Sud Santé. Ce nouvel épisode de violence dont ont été victimes ces deux personnels soignants, survient en effet moins de trois semaines après le passage à tabac de la médecin-psychiatre de l’UHSA par un patient-détenu déchainé. "Mais aussi après les agressions, certes moins graves, dont ont été victimes un aide-soignant de nuit il y a une semaine, puis un infirmier jeudi dernier, tempête Karim Djebali, le secrétaire général Sud Santé AP-HM. On ne peut pas, comme semble le considérer la direction, estimer que les personnels soignants de l’UHSA savent où ils mettent les pieds quand ils choisissent de travailler dans ce service et que c’est donc le risque du métier ! Nos collègues viennent à l’hôpital pour travailler et pratiquer leur métier, pas pour se faire taper".

Cette nouvelle agression remet évidemment sur le tapis la fameuse prime de risque de 234 euros mainte fois demandée par les syndicats et encore réclamée par Sud Santé le 19 avril dernier, lors de la visite de la ministre de la Santé Catherine Vautrin, à l’hôpital de La Timone pour poser la première pierre du futur centre du Samu. "La direction du site doit non seulement prendre des mesures concrètes pour prévenir de tels incidents à l'avenir et à garantir un environnement de travail sûr pour tous, mais aussi augmenter de l'indemnité forfaitaire de risque allouée aux agents de l'UHSA (elle s’élève actuellement à 90 euros, contre 234 euros dans d’autres services, NDLR), ainsi qu'un renfort des effectifs présents en reconnaissance des défis quotidiennement relevés par ces équipes de soignants", insiste Karim Djebali.