Narcobanditisme : Eric Dupond-Moretti installe à Dubaï un magistrat de liaison

Par La Provence (avec AFP)

Il s'agit pour le gouvernement de renforcer la coopération judiciaire entre les deux pays alors que plusieurs têtes de réseaux de trafiquants de drogue français sont installés à Dubaï.

Il s'agit pour le gouvernement de renforcer la coopération judiciaire entre les deux pays alors que plusieurs têtes de réseaux de trafiquants de drogue français sont installés à Dubaï.

Photo AFP / GIUSEPPE CACACE

Le ministre de la Justice, Eric Dupond-Moretti, a installé vendredi à Dubaï (Emirats arabes unis) un magistrat de liaison dans le cadre de la lutte contre le narcobanditisme, a indiqué la Chancellerie, interrogée par l'AFP.

Lors de sa visite aux Émirats arabes unis le 25 octobre dernier, le ministre français de l'Intérieur Gérald Darmanin avait annoncé l'arrivée prochaine d'un "magistrat de liaison" français sur place.

"Il est plus compliqué, pour des raisons qui relèvent du fonctionnement de la justice dans nos deux pays, d'obtenir leurs extraditions en France. C'est ce sur quoi nous travaillons avec nos partenaires et amis Émiriens", avait dit Gérald Darmanin, cité par son entourage.

Il s'agit pour le gouvernement de renforcer la coopération judiciaire entre les deux pays alors que plusieurs têtes de réseaux de trafiquants de drogue français sont installés à Dubaï.

L'installation de ce magistrat, Philippe Salomon, sera suivie de celle d'une autre magistrat de liaison, également dévolu à la lutte contre le narcobanditisme, d'ici à la fin de l'année, à Sainte-Lucie.

Depuis cet État insulaire au sud de la Martinique (collectivité territoriale française d'outre-mer), il aura en charge les îles des Caraïbes, plaque tournante de l'importation de la cocaïne en Europe.

"Il convient d'investir les zones principales d'exportation de stupéfiants, ainsi que les territoires où les commanditaires s'abritent et où ils blanchissent le produit de leurs trafics", avait expliqué le 9 avril le garde des Sceaux devant la commission d'enquête sénatoriale sur l'impact du narcotrafic en France.

Plusieurs têtes de réseau recherchées par la France ont été interpellées ces dernières années à Dubaï. Mais à ce jour, seules deux ont été extradées, Hakim Berrebouh et Moufide Bouchibi. D'autres ont été remises en liberté par la justice émiratie. D'autres commanditaires ont fait du Maghreb et de l'Espagne leur base arrière.

Karim Harrat, alias Rantanplan, un Marseillais recherché pour une série d'homicides en bande organisée perpétrés entre 2018 et 2020 en lien avec le trafic de stupéfiants et qui avait fui à Dubaï puis au Maroc, a ainsi été extradé début 2023 vers la France.

Quant à Mohamed Djeha, dit Mimo, qui avait commencé son ascension criminelle à Marseille et était considéré comme l'un des plus gros trafiquants de drogue français, il a été arrêté en juin en Algérie après des années de traque. Il y sera a priori jugé car il possède la double nationalité française et algérienne.

Felix Bingui, dit Le chat, chef présumé du gang de narcotrafiquants marseillais Yoda, a été interpellé au Maroc mi-mars dernier. La France a demandé son extradition.