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Marseille : six ans de prison pour une fusillade à la Belle-de-Mai sur fond de trafic de drogue

Par L.D'A.

La résidence Gyptis, dégradée,  a été au cœur de nombreuses fusillades.

La résidence Gyptis, dégradée, a été au cœur de nombreuses fusillades.

Photo F.P.

Marseille

Le jeune majeur était jugé en correctionnelle pour avoir tiré à de multiples reprises sur un autre trafiquant dans un climat de forte tension entre deux réseaux.

Sérieusement blessés cette nuit du 1er septembre 2022, la victime et l’auteur (ou les deux victimes et les deux auteurs selon les récits) se sont, chacun à leur tour, enfuis de l’hôpital européen au nez et à la barbe des soignants et des policiers. Le premier, Heikel, 18 ans, a été rattrapé par la patrouille et comparaît devant le tribunal correctionnel de Marseille pour des violences aggravées. La justice lui reproche d’avoir arrosé à la carabine le second, Walid, 26 ans, dépeint comme un gérant du réseau de vente de stupéfiants du Gyptis (3e), à la Belle-de-Mai.

Touché à huit reprises, et miraculeusement en vie, celui-ci a disparu de la circulation après sa fugue des urgences. La nuit des faits, en se défendant face à son adversaire, ou en l’attaquant, les versions divergent, il aurait saisi une arme blanche et lui aurait tranché les mains. "J’ai du mal à bouger celle-là", grommelle Heikel en essayant douloureusement de remuer ses doigts.

Se décrivant comme un simple vendeur, qui, malgré les évidences, n’a tiré sur personne - l’accusation ne croit ni l’un ni l’autre - ce jeune homme au casier noirci de multiples condamnations pour des trafics de stupéfiants enchaîne les versions floues et contradictoires. Une certitude : cette nuit-là, les forces de l’ordre ont été appelées à une première reprise pour des coups de feu entendus au Gyptis, un bâtiment dégradé et squatté, devenu un des deux points de deal de la Belle-de-Mai. À l’époque, un conflit oppose cette équipe et celle s’occupant du "four" voisin du Moulin-de-Mai. Les fusillades se succèdent : 4 morts et une demi-douzaine de blessés en neuf mois…. 

"Une scène de film d'horreur"

Mais c’est en revenant pour une deuxième fusillade, vers 3 h du matin, que les policiers tombent "sur une scène de film d’horreur". "Il y avait du sang partout sur les murs", grince le parquet. Dans une des pièces, un homme est prostré, le bas du corps troué de projectiles de 22 long rifle. Une habitante, qui elle aussi a depuis disparu de la circulation, désigne formellement le tireur : un jeune majeur qui erre dans les couloirs avec les mains en partie coupées. Problème ? Le deux sont censés appartenir au même réseau…

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