Projet d'immeubles à Raphèle-lès-Arles: un "ras-le-bol" général

Les dernières pétitions seront récupérées aujourd'hui.

Les dernières pétitions seront récupérées aujourd'hui.

Photo E.C.

Arles

Sur une parcelle de 6 326 m², 55 logements sous la forme de deux immeubles pourraient voir le jour. Un projet "inconcevable" pour le comité d'intérêt de village qui, en quinze jours, a récolté près de 1 000 signatures pour contrer cette construction.

Comme un air de déjà-vu. Déjà en 2017, les membres du comité d'intérêt se "battaient" pour éviter la construction de cinq lotissements, sans succès. "Malgré cinq recours gracieux, ces constructions sont tombées d'un seul coup à la fin de la dernière mandature". L'origine du problème selon le groupe ? La vétusté et le dimensionnement de l'ensemble des réseaux - pluvial, incendie, assainissement, débit d'eau - mais aussi en termes de voiries, de circulation et de stationnements, qui, selon le comité, ne permettraient pas aujourd'hui d'accueillir, en l'état, des habitants supplémentaires. "Rien ne suit derrière. Nous manquons aussi cruellement d'équipements publics c'est-à-dire sportifs, culturels et scolaires. Le gymnase est obsolète, le terrain de foot n'est pas conforme, il reste très peu de places dans l'école. Tous nos équipements n'étaient déjà pas à la hauteur des 400 derniers arrivants."

Et ce chiffre pourrait encore grossir avec un nouveau programme immobilier, qui prévoit la création de 55 logements locatifs et sociaux. "Ce nouveau projet rassemblerait au moins 150 personnes de plus. Ainsi, la population augmenterait de 15 % en trois ans, indique les membres du comité. Ce quartier de Raphèle compte actuellement une cinquantaine de foyers. Un tel projet doublerait sa population avec une concentration excessive d'habitants sur une superficie étriquée".

"Le projet n'apporte rien au village"

C'est à la suite d'une réunion en présence de Sophie Aspord, 4e adjointe déléguée à l'urbanisme, à l'aménagement du territoire, foncier et patrimoine et de Gérard Quaix, adjoint du quartier Raphèle, que les membres du comité ont été informés de ce projet.

Afin d'éviter une situation similaire à celle de 2017, le comité a, cette fois-ci, choisi d'agir avant même qu'il ne soit officiellement déposé en mairie. "Notre démarche est de freiner les constructions et penser à l'avenir en termes d'investissements sur tous les niveaux dans le hameau." Depuis quinze jours, plusieurs membres du collectif circulent, pétition en main, pour apporter plus de poids à un "ras-le-bol" qui semble se généraliser. Ce week-end, l'action comptabilisait déjà près de mille signatures. "Ce projet en l'état est une aberration. On s'asphyxie. Nous sommes très inquiets. Aujourd'hui, notre but est de réparer avant de construire".

De son côté, Gérard Quaix se prononce contre un projet qui, en l'état, "n'apporte rien au village" et pose problème à différents niveaux. "Le nombre de logements est trop grand. Sur ce projet, il n'y aurait que du locatif et du social. Pourquoi ne pas faire de l'accession à la propriété ?". À cela s'ajoute l'accès difficile aux logements. "L'entrée se ferait via la départementale et la sortie sur un chemin encombré avec la place pour le passage d'un seul véhicule à la fois. Le département n'accepte pas cette entrée et sortie qui en termes de sécurité, n'est pas concevable. Sans parler des 55 places de parking en sous-terrain, donc très facilement inondables."

Pour l'heure, l'urbanisme attend une nouvelle proposition du prometteur immobilier, suite aux diverses remarques exposées à l'occasion d'une rencontre. L'élu indique toutefois qu'il "ne sera pas possible de refuser les constructions à cause du PLU mais qu'une amélioration peut être demandée". De son côté, le comité récupère les dernières pétitions aujourd'hui, avant de se réunir pour décider de la "marche à suivre".