(LA)HORDE entretient sa flamme pour Marseille

"Age of Content", la nouvelle pièce de (LA)HORDE affiche complet au Grand théâtre de Provence et au Festival de Marseille.

"Age of Content", la nouvelle pièce de (LA)HORDE affiche complet au Grand théâtre de Provence et au Festival de Marseille.

Photo Gaëlle Astier-Perret

Marseille

"Room With a View" au château d'If pour l'arrivée de la flamme olympique, une nouvelle pièce, une vente de costumes : le trio marseillais est sur tous les fronts.

Après avoir signé les chorégraphies d'une dizaine de chansons du Celebration Tour de Madonna, le trio marseillais (LA) HORDE, à la tête du Ballet national de Marseille, vient de collaborer avec l'actrice Zendaya, coqueluche de Hollywood, la dirigeant pour son shooting photo pour la Une de Vogue. Entre Marseille et New York, (LA) HORDE n'oublie pas pour autant son port d'attache.

Ce printemps, le collectif sera visible dans sa ville et à Aix-en-Provence. Room With a View, pièce emblématique du trio, sera reprise sous une autre forme au château d'If, en collaboration avec le centre des monuments nationaux qui gère le site, le 8 mai, dans le cadre de l'olympiade culturelle et de l'arrivée de la flamme olympique à Marseille : elle sera interprétée par 20 danseurs du groupe Grenade, 6 danseurs du Ballet et 11 élèves de l'École nationale de danse de Marseille (ENDM).

Par ailleurs, sa création Age of content est enfin présentée dans la région le 2 mai au Grand théâtre de Provence à Aix, puis du 25 au 27 juin au Festival de Marseille. Entretien.

Le 8 mai est une date à part dans votre tournée...

Oui, c'est un beau symbole, d'autant plus que Room With a View au château d'If est une question de transmission car la pièce sera interprétée par les danseurs de Grenade, par de tout jeunes adolescents de l'École nationale de danse, et par des danseurs du Ballet. Il y a un mix de trois générations. Depuis deux ans, nous découvrons que notre répertoire peut se transmettre. C'est touchant, bouleversant de voir les jeunes générations s'en emparer. Ils sont brillants et défendent la pièce de façon engagée.

Dans la première partie, des viols, des violences sont représentés sur scène... Figureront-ils dans cette représentation ?

Comme on travaille avec de très jeunes interprètes, cette partie n'a pas été abordée, il y a une réécriture. Nous sommes extrêmement attentifs à cela.

Quels seront les espaces exploités au château d'If ?

Les espaces intérieurs, les terrasses, les danseurs vont s'éparpiller dans tous les lieux du château. Cela sera très différent d'une pièce reçue de manière frontale, les spectateurs seront près des danseurs. Il y aura une captation en direct de France télévisions.

Votre nouvelle création "Age of Content" aborde la question des avatars, des jeux vidéo...

Le virtuel est totalement lié à nous. La question des avatars est passionnante : se cacher derrière un masque, être quelqu'un d'autre sur Internet, sont des pistes de travail qui nous inspirent chorégraphiquement.

Vous organisez une vente de costumes. Comment vous est venue cette idée ?

Lorsque nous sommes arrivés au Ballet, nous avons découvert un fond de costumes et une histoire passionnante entre le Ballet et la mode. Roland Petit avait travaillé avec Yves Saint Laurent, Gianni Versace, Murru, il y a des perles. Nous les avons mis en valeur au travers d'une exposition au Centre national du costume et de la scène (CNCS) et au travers de la parution du livre Danser l'image. Il y a des pièces phares, mais aussi tout un stock de costumes qui ne serviront plus, par exemple des quinzaines de costumes répliqués à l'identique. Nous mettrons à la vente certaines pièces comme le fait la Comédie-Française avec beaucoup de succès. Les Marseillais pourront chiner une perruque, un masque, des escarpins, une petite robe. Cela ira de l'accessoire à 5 euros aux plus belles pièces à 150 euros.