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8 mai et pont de l'Ascension : que risque-t-on à faire louper l'école à ses enfants ?

Les parents ont une obligation d'assiduité scolaire.

Les parents ont une obligation d'assiduité scolaire.

Photo Nicolas Vallauri

Cette année, 8 mai, jeudi de l'Ascension et un vendredi 10 mai sans école s'enchaînent généreusement. Que risquent les parents qui n'ont pas hésité à faire sécher les lundi 6 et mardi 7 pour prolonger les vacances ?

Que risque-t-on à faire faire l'école buissonnière à ses enfants ? Cette année, tous les élèves de France profitent d'un grand pont du mercredi 8 (marquant aussi l'arrivée de la flamme à Marseille) au dimanche 12 mai : le jeudi de l'Ascension étant férié, les vendredi 10 et samedi 11, décrétés sans école par l'Éducation nationale.

Avec un calendrier aussi généreux, la tentation était grande pour certains parents de faire louper l'école à leurs enfants ce lundi 6 et mardi 7 mai pour profiter d'une semaine complète de vacances. Seulement, "il y a des règles au niveau national, et les élèves (de primaire, collège, lycée) ne sont pas censés s'absenter sans justificatifs", rappelle Aude Touzain, enseignante et directrice d'une école maternelle à Salon-de-Provence.

Ça s'appelle "l'obligation d'assiduité scolaire", un engagement pris par tous les parents lors de l'inscription de son enfant à l'école et lors de la signature du règlement intérieur de l'établissement.

Jusqu'à 135€ d'amendes

Sur le site service-public.fr, l'Éducation nationale rappelle que seules certaines absences sont "autorisées", sous réserve d'un justificatif : "la maladie de l'enfant", "une réunion solennelle de famille" comme un enterrement ou un mariage, "un empêchement causé par un problème accidentel dans les transports", ou l'obligation pour un enfant de suivre ses représentants légaux pour un déplacement "en dehors des vacances scolaires", précise bien le site gouvernemental.

Que ce soit à l'école primaire, au collège ou au lycée, l'absence d'un élève est constatée par l'enseignant qui fait l'appel en début de classe. Si elles ne sont pas encouragées, il existe un seul de tolérance pour les absences injustifiées : quatre demi-journées par mois. "Au-delà, la directrice de l'école a l'obligation de saisir les absences sur une application pour en informer la Direction académique des services de l'éducation nationale", explique Aude Touzain.

Même chose pour les collèges et lycées : "Dès la 1re absence non justifiée, votre enfant est convoqué par le conseiller principal d'éducation (CPE)", rappelle le ministère de l'Éducation. Si les absences se répètent, le directeur de l'établissement doit en informer l'académie.

En cas d'abus, une sanction financière peut tomber : "Si vous ne justifiez pas l'absence de votre enfant ou si vous en donnez des motifs inexacts, vous risquez une amende de 135 €. Si ces absences injustifiées compromettent l'éducation de votre enfant, vous risquez 2 ans de prison et 30 000 € d'amende." Une sanction rarement appliquée cependant à entendre la directrice d'école de Salon.

Et si tous les enseignants n'ont pas le même discours concernant les absences pour causes de "vacances", Aude Touzain reconnait "une certaine tolérance" pour les élèves maternels, lorsque les parents ont pris la peine de prévenir l'école avant. "Cette semaine, nous avons quatre élèves absents, soit un par classe, et les parents nous avaient prévenu à l'avance", explique l'enseignante à titre d'exemple.

Selon elle, l'excuse des vacances n'est pas fréquemment utilisée pour autant. "On a peu d'enfants qui loupent l'école pour partir au ski avec leurs parents en zone d'éducation prioritaire", conclu l'enseignante.